Savoir rebondir s’apprend
Dans son sens premier, rebondir signifie « faire un (des) bond(s) après avoir heurté un obstacle; ricocher. » Cette définition descriptive sied parfaitement bien à un objet, un élément matériel. En revanche, pour rebondir dans le contexte des soft skills, je lui préfère sa signification seconde « reprendre de la force, de la vigueur; réagir » qui porte en elle une dynamique constructive et positive. Comment alors systématiquement entrer dans le rebond avec cette dynamique ? Je vous propose de décomposer le rebond en 3 étapes :
STIMULER
Un stimulus est un élément déclencheur qui déstabilise notre zone de confort, nous obligeant à en sortir pour mieux être. Une nouvelle organisation du travail, la perte d’un emploi, une nouvelle directive, un changement de supérieur hiérarchique…je m’arrête là car vous saurez mieux que moi compléter la liste par rapport à votre expérience. Quelque soit la nature ou l’intensité du stimulus, votre cerveau reptilien traite l’information en premier. Et c’est là que le problème commence ; il l’interprète de manière émotionnelle avec la panoplie des émotions de base : joie, tristesse, colère, dégoût, peur et surprise. Au théâtre, le stimulus est cadré par le metteur en scène. Dans notre vie, il se cache partout.
AERER
L’émotion ressentie enclenche des ressentis, des dialogues internes ou encore des projections visuelles : tous peuvent être positifs ou négatifs et ils renforcent l’émotion première, l’amplifie. Spécialement dans le cas d’un ressenti négatif, le processus doit être arrêté rapidement. Une solution ? Respirer par le nez : la respiration nasale agit dans notre cerveau dans les zones siège des émotions. Le souffle active alors une hormone naturelle, la noradrénaline, qui réduit les pensées parasites et la réactivité émotionnelle. Nos capacités cognitives se libèrent du stress, c’est un bon début pour la résilience. Au théâtre, le comédien apprend à respirer pour créer de la vacuité, utile pour mieux camper son personnage et porter sa voix.
ACCEPTER
La dernière étape, celle qui autorise le mouvement. Face à une nouvelle situation, un imprévu, l’ego active ses mécanismes de défense préférés : évitement, passivité, renoncement… La peur du changement et de l’inconnu agit comme le frein premier à l’acceptation, alors que le rôle que nous adoptons dans le changement doit être choisi en connaissance de cause. Accepter, c’est faire le deuil d’un état passé, considérer ce qui arrive comme le nouvel état de fait et initier un mouvement. Il est aujourd’hui prouvé que l’entrée instantanée dans le nouvel état est source d’acceptation : elle limite les projections et liens qui sont émotionnels et qui réactivent l’ego. Au théâtre, et plus spécialement en improvisation, le refus de jeu est interdit.
Alors impro : risque ou opportunité ? Moi j’ai fait mon choix ! Et fini la théorie, la pratique c’est dans nos ateliers !